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La convergence des consciences, par Pierre Rabhi

Compte rendu de lecture

De part La convergence des consciences, Pierre Rabhi nous invite par ses mots et ses idées vers une société plus respectueuse de l’humain et de la nature. Au cours de la lecture, au travers des différentes thématiques actuelles, abordées dans l’essentiel, par petits chapitres, notre conscience se voit bouleversée et questionnée de ses habitudes, afin de repenser nos modes de vie. 

Au cours des années, l’humain s’est petit à petit détaché de la nature pour en faire un simple réservoir de richesses matérielles. Nous avons perdu notre attachement et notre considération au monde vivant. Nos consciences se sont perdues au cœur de nos préoccupations futiles que nous avons érigées ; argent, matérialisme, paraître, performance et j’en passe, ainsi nos modes de vie ont changé. Nous ne regardons plus les oiseaux, ni les fleurs sur le chemin de l’école. Cette place première que pense posséder l’humain n’est cependant pas sans conséquence, la destruction des habitats naturels se poursuit chaque jour et dissipe petit à petit la vie sous nos consciences aveuglées. Aujourd’hui le respect pour les autres formes de vie nous l’avons perdu, cependant si chacun·e de nous ne retrouve pas cette valeur, demain la place de l’humain disparaîtra aussi. Tendre vers des existences plus simples et heureuses sans grande richesse matérielle, c’est ce que nous propose Pierre Rabhi pour faire de l’écologie la valeur de chacun·e. 

Pierre Rabhi qui a été un pionnier de l’agriculture en France, et soutenant le développement de l’agroécologie à travers le monde pour la sécurité alimentaire, nous livre ses réflexions quant à notre mode de vie et notre relation à la nature en passant par différents sujets de la vie quotidienne : l’alimentation, la puissance de l’amour, le compost, la conscience, le divertissement, le jardin, l’engagement, etc. Je vais vous parler de quelques thématiques que j’ai trouvées percutantes et amenant à la réflexion.  

Une thématique très présente qu’évoque Pierre Rabhi est l’inverse d’une écologie politique, qui reste obstinément dans le domaine factuel.  Nous parlons énormément de ce qui ne va pas dans le monde, chaque jour les uns dénoncent les autres. Il est ainsi difficile pour les gens d’y voir de l’espoir et de se sentir capable de faire sa part pour la planète, tandis que Pierre Rabhi nous propose de faire l’éloge de la beauté, de s’émerveiller, d’observer ce qu’il y a autour de nous pour ainsi raviver nos consciences à la nature. Il sera ainsi plus simple de faire face aux dénonciations et d’en retirer des solutions. Il rejette donc une écologie politique parce que le champ d’action de l’écologie est premièrement celui de la beauté. Rabhi dit : « La beauté est une nourriture immatérielle et un passage obligé dans notre évolution vers un humanisme authentique. Je sais que nous sommes enfermés dans le paradigme de la mécanicité, que nous sommes entrés en frénésie et dans une constante accélération qui nous donne souvent le sentiment de tourner à vide et nous fait aspirer au repos et à la pause. » (p.104) 

Pierre Rabhi repense différentes idéologies figées ; l’école qui ne fait que se préoccuper des aptitudes de l’enfant, sans s’intéresser à son âme et qui devrait invoquer une éducation qui cultive l’émerveillement et la solidarité. Il dénonce notre système économique, notamment par cette phrase : « Le lion dévore certes l’antilope mais il ne possède ni banque ni entrepôt d’antilopes pour en tirer un profit financier ou en faire un objet de spéculation. » (p.94)  

Rabhi termine son essai par le discours du chef Seattle répondant à une demande du gouvernement américain qui voulait acquérir un million d’hectares appartenant à des tribus proches de la nature. Cette dernière partie est un moment de contemplation par les mots sensibles et remplis d’émotions du chef attaché à ses terres vierges, telle une marque de gratitude envers la nature de pouvoir exister.  

En fin de compte, cette lecture permet de discuter de multiples sujets de la vie quotidienne, liés à l’écologie. 

« Les humains doivent enfin se réveiller et prendre « conscience de leur inconscience s’ils veulent perdurer, retrouver une manière juste d’habiter la terre et réenchanter le monde. » (p.36) P. Rabhi

Lea