Créatures crépusculaires, soi-disant vampires, les chauves-souris sont, comme chaque acteur de l’écosystème, d’une importance majeure malgré leur réputation. C’est pour cela que nous vous proposons aujourd’hui quelques clés afin de les aider, tout en les accueillant chez nous. |
Je vous emmène au sud de la France, plus précisément en Ariège, dans la maison de mes grands-parents. Ils ne sont pas les seuls habitant·e·s de leur belle maison, non, car dans la cave se cachent quelques discrètes chauves-souris. C’est pour cela que je saisis l’occasion pour vous parler de ces êtres fascinants, peu connus ou même redoutés par certain·e·s. De nombreuses histoires d’horreurs tournent autour des chauves-souris, où ces dernières sont décrites comme de redoutables vampires, mais pas de panique, toutes les espèces d’Europe sont insectivores et chassent grâce à un système fascinant d’écholocalisation. Seules 3 espèces d’Amérique suivent le cliché du suceur de sang, mais encore, ces dernières ne présentent aucun danger pour l’être humain. Il existe même certaines chauves-souris qui se nourrissent de fruits et de nectar dans les régions subtropicales.
Parlons cohabitation entre humains et chauves-souris à présent. Ces créatures nocturnes sont d’une grande aide au jardin et déciment les parasites des arbres fruitiers, les noctuelles, les moustiques et bien d’autres. Alors au loin les produits phytosanitaires qui détruisent les populations d’insectes, et sans étonnement les chauves-souris aussi! Un jardin favorable aux insectes le sera alors aussi pour ces dernières. Mais, à part laisser de côté les produits phytosanitaires, qu’est-il encore possible de faire pour les aider? La protection juridique d’une espèce ne suffit pas pour assurer sa conservation, il faut également préserver son milieu de vie. Je vais donc vous parler d’actions simples à faire chez soi pour favoriser l’habitat des chauves-souris, tout en les illustrant par des photos prises en Ariège, où se porte convenablement une population de chauves-souris vivant dans la cave de la maison.
Premièrement, les chauves-souris peuvent choisir de vieux arbres comme dortoir durant la journée. Les vieux arbres sont plein de vie, il est alors primordial de les préserver si vous avez la chance d’en avoir. Deuxièmement, les dessous de toiture, derrière les volets ou alors les caves sont très appréciées si l’espace y est suffisamment calme et que les alentours offrent la nourriture nécessaire. Pour favoriser leur venue, évitez les éclairages durant la nuit et laissez des ouvertures pour accéder à la cave par exemple.
Il est aussi possible d’installer des gîtes à chauves-souris (Je vous donne ici un lien pour construire votre propre abri). Troisièmement, il faut que la nourriture soit suffisante. Dans les années 70, la pratique agricole a entrainé la presque disparition du maillage bocager et des haies. Pourtant, elles fournissent la nourriture et un refuge pour la faune sauvage. De plus, elles protègent les cultures et les bâtiments puisqu’elles aident à prévenir l’érosion. L’interconnexion entre les différentes haies et bosquets permet également de faciliter le déplacement des espèces.
Si vous avez la possibilité de planter des haies indigènes autour de votre maison, vous favoriserez alors la venue des chauves-souris et de bien d’autres espèces. N’oubliez pas non plus de maintenir des bandes d’herbes sauvages dans votre jardin. Pour finir, la mare joue également un rôle important car les chauves-souris partent s’abreuver avant même d’aller chasser. [image4]
Si aujourd’hui nous prenons la responsabilité d’aider nos voisines les chauves-souris, alors demain, la Terre nous remerciera!