[ Société ]

La Fresque du climat: entre outil de sensibilisation et nouveau paradigme

Fin 2018, Cédric Ringenbach, ingénieur, consultant en transition énergétique et enseignant dans de hautes écoles françaises, fonde l’association La Fresque du climat. Elle vient ainsi supporter le jeu qu’il a précédemment élaboré des années durant.

Ce jeu a pour objectif de sensibiliser le maximum de personnes aux enjeux climatiques et de les encourager à passer à l’action. Il mise sur un contenu scientifique abordable et diffusable très facilement. Tout a été créé afin que chacun·e puisse se rendre compte des impacts anthropiques, donc liés aux activités humaines, sur le climat, de même que leurs interconnexions.

Alors que quelques 525’000 personnes ont déjà été sensibilisées par ce biais, ce qui mérite selon moi d’être relevé est l’état d’esprit que promeut indirectement le jeu. En effet, le principe est de laisser les participant·e·s coconstruire leur savoir, en s’appuyant sur l’intelligence collective et sur la coopération. Chacun·e apportant sa pierre à l’édifice.

Cet aspect est selon moi essentiel pour réagir de manière résiliente aux défis auxquels est confrontée la société d’aujourd’hui. Car si l’on est capable de construire notre savoir ensemble, il ne semble pas insurmontable de réfléchir et réussir à trouver des solutions aux crises écologiques ensemble.

Il est très facile de se lancer comme animateur·trice de La Fresque du climat, la formation n’étant que de quelques heures et le jeu de cartes, construit de manière à regrouper les informations principales, se suffit bien souvent à lui-même. Bien que vulgarisé, le contenu se veut néanmoins fiable et pertinent, puisque reposant sur les différents rapports du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat).

Bref retour d’expérience…

Ayant personnellement animé des ateliers de La Fresque du climat dans plusieurs établissements scolaires, une classe m’a particulièrement marquée. Cette classe était, sur le papier, constituée d’enfants «difficiles»ou en «échec scolaire». Eh bien, ce sont les jeunes qui ont le plus appris, le plus participé, le plus apprécié cet atelier. Pourquoi? Simplement car la méthode d’apprentissage leur convenait, au contraire des méthodes propres aux plans d’études qui promeuvent trop souvent uniquement les strictes connaissances que les institutions jugent essentielles pour la vie en société. Or, le fondement de la société repose sur des valeurs, des manières d’appréhender le monde et de vivre ensemble. Ainsi, la coopération que proposent des outils comme La Fresque du climat semble être très importante pour sortir de l’individualisme et de la compétition qui règnent dans les écoles, et dans notre société. Car ils ne poussent pas qu’à concevoir l’autre comme un·e concurrent·e et à se retrouver dans des schémas de comparaison, les moins bon·ne·s étant dénigré·e·s et dévalorisé·e·s.

Et si le problème ne venait pas de l’enfant, mais de la société – et de son reflet l’école – telle qu’elle est aujourd’hui?

Alors essayons de remettre au centre l’entraide et la compassion pour cheminer vers un monde plus durable. Ça vous tente ?

Fresque réalisée dans le cadre d’un atelier WWF Youth